Santé conjuguée
n° 52 - avril 2010
Et si on conjuguait la santé ? Des études d’impact en santé à une loi-santé
Les définitions de la santé qui la décrivent comme débordant le cadre du médical et de la maladie datent de 1948. Voilà 60 ans qu’on démontre que les conditions socio-économiques et environnementales déterminent la santé davantage que le médical. Et pourtant les budgets vont toujours au médical, des lois se promulguent et des initiatives se réalisent sans que leurs répercussions sur la santé fassent l’objet d’attention.
Il n’y a aucune cohérence à produire, même involontairement, de la « moindre santé » dans les choix économiques et environnementaux et à concentrer des moyens énormes pour réparer les dégâts en aval. Cette absurdité n’est pas qu’une gabegie, c’est aussi un scandale, car ce sont les plus faibles, les moins armés pour se défendre qui subissent le plus les impacts-santé des choix. C’est dès l’amont, lors de ces choix, qu’il faut prendre en compte leurs répercussions sur la santé des gens.
Sur ces constats, notre cahier se veut un outil au service de deux propositions. L’une promeut les études d’impact en santé pour qu’une connaissance sur les répercussions en santé de toute initiative éclaire les décisions politiques.
L’autre revendique la prise en compte du caractère transversal de la santé et la mise en œuvre d’une loi santé, qui doit conférer au ministère en charge de la santé un rôle de conseiller pour toute question pouvant avoir une répercussion sur la santé publique, avec pouvoir d’interpellation.
Que recèlent ces enjeux, quels leviers et obstacles parsèmeront leur chemin, que nous apportent les expériences de l’étranger, voilà quelques questions que nous explorons dans notre cahier.
Bonne lecture.