Renforcer le continuum, de la prévention à la prise en charge
Gelders Chantal
Santé conjuguée n° 59 - janvier 2012
En matière de drogues, Psytoyens souligne l’importance de la prévention, notamment sous certains de ses aspects moins abordés, de la formation et du soutien des acteurs, et d’une prise en charge non stigmatisante s’installant dans la continuité.
En Wallonie et à Bruxelles, des usagers et ex-usagers des services de santé mentale se réunissent et s’organisent : entraide, échange, réflexion, information, loisir… Ces associations permettent de rencontrer des personnes qui sont aussi “passées par là”, de faire ensemble des choses qu’on n’aurait peut-être pas faites seul, de se tenir au courant des aides disponibles. Psytoyens rassemble ces associations, pour les promouvoir, pour les soutenir, mais aussi pour informer les usagers et défendre leurs intérêts auprès des pouvoirs publics. Info : http://www.psytoyens.beEn Belgique, il existe une volonté d’améliorer la prise en charge des personnes ayant des problèmes de santé mentale chroniques et complexes, ce notamment en soutenant la dynamique du travail en réseau. Pour les personnes souffrant d’addiction, il nous semble important de mettre également l’accent sur d’autres points pas ou trop peu pris en compte par les instances politiques tels : la prévention, la recherche et l’information – principalement à destination des jeunes et des femmes enceintes ou jeunes mères. Il nous semble impératif de développer des stratégies d’actions coordonnées de prévention, de détection, de prise en charge des addictions et de continuité des soins. Psytoyens recommande donc : • de soutenir la recherche tant sur les nouvelles drogues que sur les nouvelles techniques de communication à l’égard du grand public et des jeunes en particulier, notamment en développant la « recherche transversale » qui toucherait et réunirait des disciplines telles que neurosciences, sciences humaines et sociales, santé publique, recherche clinique, communication… • la mise en place d’un dispositif de communication dans les établissements scolaires sur la dangerosité des produits licites (alcool) et illicites (cannabis, extasie, cocaïne…), ce afin de modifier les représentations du grand public à l’égard de ces produits. • de former TOUS les professionnels du secteur médical et social non spécialisé en addictologie comme les médecins généralistes, les services d’urgence, de psychiatrie, les maternités mais également les pharmaciens, le personnel des centres pscho-médico-sociaux… • de financer la coordination par exemple via la création de cellules de coordination « toxicomanie » dans toutes les grandes villes. Ces cellules seraient chargées entre autre de faire le lien entre les dispositifs de santé mentale et les autres secteurs tels : les secteurs d’accueil et de soins destinés aux personnes toxicomanes, la justice, la police, les quartiers… Ces cellules joueraient donc aussi un rôle de médiateur social, permettraient un accès aux soins aux personnes les plus précarisées, favoriseraient le travail en réseau, la collaboration entre les équipes… Le tout mènerait à une meilleure prise en charge des personnes et à un soutien des équipes (trop) souvent « épuisées ». • de mettre en place des équipes mobiles (tant de suivi que de réponse à la crise) spécialisées dans la prise en charge de personnes souffrant de maladie mentale et de problèmes d’addiction. • de maintenir et pérenniser les unités de crises pour les personnes en situations de crise liée aux substances psychoactives. • d’élargir l’expérimentation de ces dispositifs dans toutes les zones non couvertes (la région du centre par exemple). En conclusion, Psytoyens souhaite mettre en évidence l’importance de la prévention, de la détection précoce, de la réponse à la crise, d’une prise en charge adaptée mais non stigmatisante et de la nécessaire continuité des soins.
Documents joints
Cet article est paru dans la revue:
Santé conjuguée, n° 59 - janvier 2012
Les pages ’actualités’ du n° 59
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Introduction
Présentation
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La Coordination toxicomanie Anderlecht : un exemple pratique de collaboration entre soignants, réseau spécialisé et structures locales
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Beaucoup de patients portent un « double diagnostic » de maladie mentale + assuétude. Ces patients complexes compliquent l’accompagnement en institution et rendent très difficile le travail préparant à « l’après hospitalisation ».
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Ouvertures
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En Belgique, la place du généraliste dans les dispositifs de prise en charge des assuétudes est reconnue mais mal identifiée. L’expérience vaudoise ouvre des pistes pour clarifier cette place et invite à repenser globalement notre système.
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Comme un moment de césure
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