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La journée ne fait que commencer


Santé conjuguée n°95 - juin 2021

Une maison de jeunes, une MJ, c’est un lieu d’accueil avec un grand A. Quand on y entre, on y rencontre… des jeunes. Toutes sortes de jeunes (entre douze et vingt-six ans, dit le décret), qui y trouvent un endroit où se poser, participer à des activités socioculturelles, artistiques, sportives. On n’y fait pas de prévention, mais les effets de prévention de la dynamique associative sont bien présents. C’est aussi un lieu où, à leur rythme, ces jeunes emmagasinent l’expérience qui en fait ou en fera des Craccs : des citoyens responsables, actifs, créatifs, critiques et solidaires.

Treize heures trente. La porte d’entrée grince. Ça doit être Jonas qui débarque. Jonas a décidé de brosser les cours le vendredi. Il veut bien faire l’effort d’école quatre jours par semaine, pour faire croire qu’il reste dans le cadre, mais il a d’autres choses bien plus importantes sur le feu. Écrire des slams et réfléchir à sa musique essentiellement. Jonas sait depuis toujours que la Tanière ouvre à 16 heures et qu’il ne sera pas accueilli avant. Il a grignoté petit à petit. Stratégiquement. Disponible pour donner un coup de main, intéressant dans ses réflexions sur ses projets avec ses potes, il a convaincu les animateurs de faire preuve de souplesse. « Vous favorisez le brossage des cours ! » qu’on leur a dit. Bon. C’était Jonas. Ils n’auraient peut-être pas fait ça pour n’importe quel jeune. « C’est de la discrimination » qu’on leur avait renvoyé. Il fallait pouvoir vivre avec ses contradictions. N’empêche que 13 h 30, ça devenait too much.

Jonas

« La semaine prochaine, je ferme la porte à clé et je ne l’ouvre pas avant 14 heures » que Carmello avait envoyé au bonhomme en guise d’accueil. Jonas avait reçu l’info avec un grand sourire, assuré qu’il était de son pouvoir de persuasion… D’ailleurs, il avait déjà ôté sa veste et empoigné la première grosse caisse qui était à sa portée pour la déplacer vers la pièce où Carmello était en pleine opération rangement. C’était pas un flemmard Jonas. Pas comme d’autres qui venaient à la MJ pour profiter du confort des divans et de la chaleur des radiateurs. Jérémie par exemple. Le roi des glandeurs de la maison. Mais c’était son droit. Tout le monde était le bienvenu à l’accueil. Si les radiateurs chauffaient c’était aussi pour que les jeunes puissent y poser leurs fesses. S’il y avait de la musique et des fauteuils, c’est pour qu’ils puissent s’y affaler et s’emplir les oreilles. À la Tanière, il y avait plein de projets. Pour presque tous les goûts. Mais le droit à la glande était indéfectible. Il y avait bien assez d’obligations et d’agendas serrés à l’extérieur ! Tout en travaillant, Jonas parlait avec Carmello des difficultés de son groupe de musicos. « Pas étonnant » qu’il répondait l’animateur. « C’est pas pour rien que vous l’avez appelé Patches work votre groupe. Vous êtes bien différents. C’est pas toujours facile d’équilibrer la balance. Surtout pour des p’tits mecs de dix-sept ans. Faudrait mieux gérer votre défonce à l’alcool pendant les répèts… ça, par contre, ça vous mènera à rien. » Jonas, une fois de plus avait ignoré la question de l’alcool. « Nos différences, c’est ce qui fait notre richesse. Je suis sûr que si on s’entend, on pourra faire de belles choses ! » « Je sais ! Et je serai votre premier fan. Et j’applaudirai autant la qualité de votre musique que votre performance à vous être entendus, toi le slameur qui cisèle ses textes, les peaufine encore et encore, mais qui s’en fout de l’école et râle sur ceux qui passent du temps sur leurs cours. Boris qui justement s’intéresse beaucoup à l’école et rentre à la maison avec des bouquins pour y apprendre encore. Antonin le rockeur pur et dur, viré de tous les bahuts où il est passé, en contrat d’apprentissage boucherie, aux bras tatoués par ses potes, qui se demande ce qu’il fait avec des poètes alors que ce qui compte pour lui, c’est la musique qui arrache. N’empêche, c’est lui aussi qui pourra passer des heures, comme ça, pour le plaisir, à enseigner la guitare aux mioches de douze ans qui sont à l’accueil. Et puis Éric, bigleux comme une taupe, à la voix d’ange, qui se goinfre tellement que son docteur voudrait l’obliger à aller en cure pour maigrir. Et malgré ça, entraineur précoce de l’équipe de foot des poussins du village et quasi-professionnel de la troisième mi-temps avec l’équipe première. Je vois pas ce que vous faites ensemble, mais c’est génial que vous y arriviez ! Et que vous arriviez à créer ce que vous êtes en train de créer. C’est clair que ce sera pas facile ! Mais je suis sûr qu’Isabel a la solution miracle quelque part dans son sac ! » « Oui, heureusement qu’elle est là ta collègue. Elle nous booste et en même temps nous tempère quand il faut. Je suis sûr que si les Beatles avaient travaillé avec elle, ils seraient encore ensemble ! » avait éclaté de rire le jeune slameur. « Z’avez quand même de la chance avec vos collègues féminines. Y a Isabel. Et puis y a Eva avec ses beaux yeux » qu’il avait lâché, en mimant la poitrine opulente de l’animatrice « danse ». Carmello avait l’habitude de ces commentaires un peu macho. Ça faisait partie de leur adolescence aux jeunes. Mais comme ça, entre quatre z’yeux, avec un gars comme Jonas, il n’avait pas envie de laisser passer. « T’as entendu comme tu parles ? C’est ma collègue ! Je peux te dire qu’elle est vachement autre chose qu’une paire de seins ma collègue. C’est une nana extraordinaire qui fait un travail de dingue avec les filles de l’atelier danse. Moi je les vois évoluer depuis trois ans, ces gamines qui sont arrivées pour faire comme dans les clips de Britney. Elle est partie de ça Eva. Mais elle les a fait bosser. Toutes. Même celles qui avaient plus de mal, elle les a aidées à s’accrocher. Rappelle-toi Rachida il y a trois ans. Oui, elle était un peu ronde, un peu pataude. Tu vois comme elle est aujourd’hui ? Et Rita qui trainait son mal-être dépressif… T’as vu comme elle est reboostée ? Avec ce cours de danse, Eva, elle est en train d’en faire des femmes. Ça carbure au niveau de la condition physique. Mais ça carbure aussi au niveau de la réflexion, je peux te dire. Du respect du corps. Du respect de chacune. De sa culture, de ses idées. Y a un max de sens dans les chorégraphies qu’elles mettent en place. C’est vraiment intelligent. Et ça vient des filles. Eva est derrière tout ça. Présente constamment, mais discrète en même temps. Et Rachida elle danse super bien aujourd’hui. Et elle amène plein d’idées de mouvements, de chorés. Et c’est elle, avec Meryl et Chloé surtout, mais les autres y mettent aussi leur grain de sel, qui disent de quoi leurs danses doivent parler. J’y connais pas grand-chose en danse, mais les regarder travailler, ça coupe le souffle parfois. J’peux te dire, la puissance de leur danse, les idées qu’il y a derrière, ça dépasse bien souvent tes slams à toi ! » « Ouais, déso, j’voulais pas dire mal… » « J’te demande pas d’être désolé, j’te demande de comprendre. T’es un mec intelligent, t’as l’ambition de la tolérance dans ta vie artistique. Faut l’assumer dans la vie de tous les jours. Surtout ici. C’est pas possible le manque de respect à la Tanière… Et j’voulais ajouter… Tes slams, c’est pas vrai ce que je viens de te dire. Ils sont super aussi. Top niveau. D’ailleurs, tu sais quoi ? Tu devrais aller les montrer à Rachida, Rita ou Eva. Je suis sûr qu’elles seraient intéressées et que vous en feriez quelque chose de génial. D’ailleurs, je te verrais bien danser avec elles. Ça manque de mecs dans cet atelier. Pourquoi la danse serait réservée aux filles d’abord ? » Jonas avait souri mais n’avait pas répondu. Rassuré qu’il était que Carmello reconnaisse la qualité de ses textes.

Les jeunes de Thomas

Ils avaient bien bossé et Jonas en avait un peu assez. Il avait plongé sur le canapé rouge bien défoncé, juste en face de la fresque que les jeunes de Thomas avaient réalisée. À la MJ, on les appelait les jeunes de Thomas, mais c’était en clin d’œil à l’animateur, parce que c’était des jeunes qui n’appartenaient à personne. Les jeunes n’appartiennent d’ailleurs à personne. Ceux-là, particulièrement. Fans de leur indépendance qu’ils étaient. « J’aime bien leur gros bonhomme rose. Ils ont quand même parfois du talent ces petits hip-hoppeurs de merde. » Carmello avait souri. Il y avait encore du boulot pour apprendre ce qu’était la tolérance et le respect. Mais cette fois il n’avait pas relevé. Ils étaient six, training casquettes comme on aimait les stigmatiser. Cinq mecs, parmi lesquels Joseph, une gueule d’ange. Et amputé d’une jambe. Il se déplaçait avec ses béquilles, plus vite que les autres. Et s’était fabriquée une carrure à la Rocky Balboa. Et une fille aussi. Tatiana et ses dreadlocks. Celle qui avait l’air d’être la cheffe de la bande. Ils rôdaient autour de la MJ sans oser ou sans avoir l’envie d’y entrer. Carmello avait fait une tentative d’approche, mais s’était pris un vent pas sympa… Il n’avait pas insisté. Mais on sentait qu’ils tournaient autour. En arrivant le matin, les animateurs découvraient des canettes, des boites de McDo, l’un ou l’autre mégot dans la cour ou dans le jardin derrière la maison. Ils ramassaient en pestant un peu. Un jour, ils ont trouvé un tag sur la porte. Puis d’autres sur les murs du jardin. Aucune preuve que c’était ce groupe… Mais il ne fallait pas être fin limier pour l’imaginer. Thomas, ces jeunes, c’était plus son truc, sa culture. Mais hors de question de les prendre de front. Il avait donc développé sa stratégie. Il installait des panneaux en bois dans la petite cour devant la Tanière et se lâchait à coup de bombes de couleurs. L’air de rien. Il a fait ça trois ou quatre fois. À la quatrième, il n’a pas rangé le panneau le soir. Le lendemain, il était terminé son panneau. Pas comme il l’avait imaginé, mais quelqu’un d’autre avait participé. Il a retenté l’expérience, laissant des panneaux complètement vides. Ça a explosé de créativité. Il a laissé un post-it sur l’une des œuvres anonymes : « Ça a de la gueule… On se croiserait pas pour en parler ? » Le lendemain, ils étaient là. Ils ont causé. Puis ont pris le temps pour s’apprivoiser. L’histoire du renard et du petit prince qu’on lui avait racontée à Thomas lors d’une formation. Ça l’avait marqué. Un jour ils ont osé rentrer dans la Tanière. Farouches. À distance. Puis, petit à petit, ils se sont rapprochés. Prudemment. Un autre jour, Thomas leur a montré le grand mur du fond. Leur a parlé d’un projet de fresque. Ça a été le déclic. Ils y ont passé quatre week-ends. Le premier pour décider du projet collectif, de son contenu, de l’importance de se souvenir que la Tanière, c’était aussi d’autres jeunes et pas seulement ces six-là. Tatiana a, la première, embrayé véritablement dans la dynamique. Les autres ont suivi. Les trois week-ends suivants ont été consacrés à la réalisation. Sous la houlette discrète de Thomas. Face à des jeunes créatifs, c’est important d’être présent. C’est surtout important de laisser faire. Ils se sont retrouvés avec du matos disponible. Qu’ils ne devaient pas aller piquer dans les bricos. Parce qu’ils étaient spécialistes de la fauche pour ensuite exprimer leur créativité. S’ils peuvent s’exprimer dans les clous à la MJ, ils continuent à s’exprimer par ailleurs, avec des bombes volées et sur des supports qui leur parlent. Les wagons des trains notamment. Ils sont très fiers de voir leurs œuvres voyager autant et être admirées aux quatre coins du pays. La fresque de la Tanière parlait de désobéissance nécessaire, de respect des cultures différentes. Elle dégueulait l’intolérance, le racisme et l’extrême droite. Elle était assez violente, mais portait un message positif, même si pas toujours compréhensible au premier abord. Les six jeunes avaient peu apprécié de devoir expliquer un message qui leur paraissait pourtant clair. Avant de mieux comprendre l’incompréhension.

Le projet Maroc

Carmello s’était posé dans un fauteuil en face du canapé de Jonas et il tentait tant bien que mal d’aborder le sujet école quand Catherine est arrivée. Il n’était pas encore 16 heures, mais elle, comme elle était jeune administratrice de la MJ, elle avait le droit. Catherine, c’était un peu la politiquement mobilisée de la Tanière. Pas d’affiliation, loin de là. Mais elle était concernée par le fonctionnement de la société et s’y investissait concrètement. D’abord comme administratrice de la MJ avec Soumia et Adrien les deux autres jeunes, puis quelques « adultes » plus ou moins impliqués dans la vie associative du coin. Ensuite comme jeune engagée dans le projet MJ verte, un projet collectif regroupant plusieurs maisons de jeunes mobilisées dans des réflexions et des actions concrètes liées à l’environnement et au développement durable. Catherine voulait voir avec Carmello s’il était toujours prévu de planter les cassissiers dans le jardin le lendemain. L’opération crème de cassis avait super bien fonctionné pour le marché de fin d’année et il fallait la renouveler. Mais en autonomie cette fois ! C’était l’idée en tout cas… En plus de mobiliser des jeunes au jardin, elle exigeait la créativité de l’atelier de sérigraphie, chargé de réaliser les étiquettes et les affiches pour la pub. Et les bénéfices dégagés étaient dédiés au projet Maroc. Avec les projets que Catherine et ses potes portaient, les activités de la Tanière s’entremêlaient joyeusement vers un objectif suffisamment commun. Pour le projet Maroc, tout se mettait en place grâce aux relations que les jeunes tissaient dans le quartier. Les familles organisaient leurs liens avec le pays pour trouver des lieux d’accueil, des moyens de transport, des guides… Carmello expliquait le document « soutien aux projets jeunes » que Catherine voulait remplir pour obtenir un subside. Avec Antonin, le rockeur des Patches Work et Slimane de la bande du hip-hop, elle imaginait un projet de bibliothèque de rue pour les mioches du quartier. Mais pour être vraiment bons sur le coup, ils s’étaient rendu compte qu’ils avaient besoin d’un accompagnement. D’où la recherche d’un peu d’argent pour se former. Les animateurs se demandaient comment ces trois jeunes avaient réussi à se parler, mais manifestement c’était le cas. Et en plus, pour un projet solidaire assez génial. Ils discutaient d’un partenariat à réfléchir avec Fabienne, la bibliothécaire du village quand la porte d’entrée s’ouvrit trop brusquement pour se refermer avec plus de violence encore. « Tiens, voilà Mike » pensa Carmello. « Il a encore passé une mauvaise journée. »

Mike

La journée de Mike c’était typiquement une suite de microévénements qui faisait graduellement monter sa colère. Il se lève le matin, sa mère est déjà partie. La boite de céréales est presque vide et y a rien d’autre à manger. Maman a mis deux pièces de 2 euros sur la table pour un sandwich à midi, mais comme il doit passer à la boulangerie pour prendre de quoi déjeuner le matin, il ne lui restera que les sous pour le jambon fromage sans crudités. Et sans canette ! Déjà dans la cour, il se fait emmerder par ceux de quatrième qui trouvent qu’il a une drôle de coiffure. Puis le prof de math lui rend sa dernière interro. Il a le « I » d’insuffisant. Et le prof lui fait remarquer devant toute la classe qu’il aurait aimé écrire « Han » à côté du I pour imiter l’âne… Il se fait sortir du cours de morale parce qu’il s’emporte d’une façon que le prof estime disproportionnée lors d’un débat sur… la liberté d’expression. Le temps de midi, il s’engueule avec ses potes parce qu’il n’a pas vraiment envie d’aller voir le match au club le samedi soir. Et au cours de gym, c’est « cumulets » comme il dit. À la sortie des cours, il reçoit un SMS de son papa qui lui dit que finalement il ne pourra pas le prendre le week-end. Il rentre en colère chez lui et trouve un message de sa mère qui lui dit qu’elle ne pourra pas être là le soir et qu’il y a une pizza surgelée. Il en a marre des pizzas à longueur de semaine. Et donc, il débarque à la MJ et c’est d’abord la porte qui morfle. Carmello sait qu’il doit intervenir rapidement. Aller vers Mike. Rappeler la règle et lui faire comprendre qu’il est aussi le bienvenu. Ça Carmello sait y faire. Il impressionne ses collègues sur ce genre de coup. On ne s’improvise pas animateur d’un accueil. C’est un métier très subtil. Catherine se débrouillera bien toute seule. Carmello s’en va s’occuper de Mike. Et ça tombe bien. Victor, l’éduc de rue de l’AMO va passer dans l’heure. Victor, c’est un dieu du kicker. Pas seulement pour marquer les goals, bien que de ça aussi, il ne s’en prive pas. Mais surtout pour faire de ce lieu autour du babyfoot, un point d’accroche, un point où les jeunes qui jouent avec lui se détendent malgré la passion du jeu et l’envie de victoire. Avec Mike, ça se passe super bien. Victor a exactement la dispo qui lui faut. Carmello aimerait bien que ça aille un peu plus loin, que l’AMO fasse un travail plus important avec Mike qui a vraiment besoin de soutien. Et la MJ ne peut pas tout. Victor est bien d’accord avec son pote Carmello. Mais il sait aussi qu’avec ce genre de coco il faut prendre le temps. Que Mike est assez intelligent pour comprendre le moment où… Et qu’à ce moment-là, on pourra vraiment entamer un travail utile… Un travail sans doute nécessaire pour le gamin. Carmello emmène Mike dans le bureau. Il attrape au passage deux canettes. Il doit préparer la visite de trois autres MJ de la région. Elles veulent embarquer les jeunes de la Tanière dans leurs projets. Il devrait être question d’ateliers photo, de théâtre, de sport et de radio… La journée ne fait que commencer.

Documents joints

 

Cet article est paru dans la revue:

Santé conjuguée, n°95 - juin 2021

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